| Rédacteur : Philippe Cirta |
Que pourrait-il y avoir de nouveau dans cette énième adaptation de « L’Ile au trésor », le célébrissime roman de Robert Louis Stevenson ? Eh bien ce sont de fort jolies choses que nous propose Sébastien Vastra dans sa remarquable réinterprétation des aventures du jeune Jim Hawkins, parue chez Ankama.
Précisons tout d’abord que Sébastien Vastra, auteur notamment d’Elipse, Mâchefer et Spyder, assure scénario et dessin et qu’il a fait le pari, risqué, de réaliser son adaptation avec des personnages animaliers en lieu et place de nous autres êtres humains. C’est surprenant, dérangeant par moment, mais disons-le tout de suite le défi a été parfaitement relevé.
Même si nous connaissons tous « L’Ile au trésor », rappelons que Jim Hawkins, devenu ici un jeune lion, s’ennuie dans l’auberge familiale que tiennent ses parents sur un bout de falaise de Cornouaille. Son avenir de commis de cuisine semble tout tracé mais cela n’est guère enthousiasmant pour notre jeune héros. Heureusement la mer est là, immense, et Jim peut rêver à de grandes aventures devant ces vastes horizons.
Le temps pourrait continuer à s’écouler tristement mais un jour débarque à l'auberge un vieux loup de mer nommé Bones, un gigantesque morse dont l’une des défenses est cassée. Toujours assoiffé de rhum, l’autoproclamé capitaine Bones se révèle un conteur passionnant pour Jim et les clients de l’auberge. L’auditoire est captivé par le vieux bourlingueur qui n’est pas avare d’histoires rocambolesques, pour peu que l’alcool coule à flot ! Mais Bones se révèle aussi tourmenté, terriblement inquiet de l’arrivée possible de personnages peu recommandables qui en voudraient aux petits secrets de son coffre de marin. Jim devient ainsi sa vigie dûment rétribuée pour surveiller les approches de son nouveau mouillage…
La suite, nous la connaissons : les gibiers de potence finissent par débarquer dans l’auberge et amènent avec eux violence et meurtre. Les grands bouleversements tant désirés par Jim arrivent violemment dans sa vie. L’aventure pointe enfin le bout de son nez, le carcan de l’auberge familiale s’éloigne et la vaste mer s’offre à ses rêves les plus fous. En effet, le coffre de Bones contient le testament du pirate Flint qui indique la route de l’île où ce sanguinaire écumeur des mers a caché les fruits fabuleux de ses pillages. La chasse au trésor va pouvoir commencer sur un fameux vaisseau, l’Hispaniola !
Si l’adaptation de Sébastien Vastra se montre assez fidèle au récit de Stevenson elle sait s’en éloigner librement, ne serait-ce déjà que par ce choix de personnages animaliers. Par leur création, l’auteur nous montre une belle imagination et un sacré coup de crayon, même si ce parti pris est déroutant par moment. Il faut reconnaître que nos animaux-héros « collent » bien aux personnages humains que nous connaissons par cœur, ou du moins les gens de ma génération… Les gueules d’animaux imaginés par Sébastien Vastra valent bien les trognes humaines et quant à Long John Silver, je vous laisse deviner de quelle vilaine bébête il a pris l’apparence.
Le scénario donne un récit fluide mais ponctué parfois de brusques changements de rythme. La lecture en est très agréable et c’est une bonne surprise de redécouvrir cette belle histoire par le biais de la voix « off » de notre jeune héros.
Le trait, tout en finesse, et les couleurs très soignées du même Sébastien Vastra savent créer des atmosphères fort différentes mais qui « font mouche » à chaque fois, les cases regorgent de détails, tout est fignolé, mitonné aux petits oignons pour notre plus grand plaisir. Le sens du mouvement est excellent et les scènes d’action sont très réussies. Et quant aux gueules des bestiaux, les expressions y sont aussi lisibles que sur des visages humains. Bref une belle virtuosité dans ce dessin-là !
Disons-le haut et fort : Sébastien Vastra assure avec brio tant le scénario que le dessin de cette très originale adaptation de l’Ile au trésor qui devrait séduire aussi bien les jeunes lecteurs que les bédéphiles avertis. L’auteur nous montre beaucoup de talent et de maîtrise et si le deuxième tome est au niveau du premier nous serons nombreux à rester dans son sillage pour poursuivre la saga de Jim Hawkins, malgré tous les forbans de l’océan.
Voilà, plus de vaines paroles ! Matelots hissez la grand’ voile ! Monsieur Silver mettez en perce un tonneau de rhum ! A nous l’île au trésor !
Précisons tout d’abord que Sébastien Vastra, auteur notamment d’Elipse, Mâchefer et Spyder, assure scénario et dessin et qu’il a fait le pari, risqué, de réaliser son adaptation avec des personnages animaliers en lieu et place de nous autres êtres humains. C’est surprenant, dérangeant par moment, mais disons-le tout de suite le défi a été parfaitement relevé.
Même si nous connaissons tous « L’Ile au trésor », rappelons que Jim Hawkins, devenu ici un jeune lion, s’ennuie dans l’auberge familiale que tiennent ses parents sur un bout de falaise de Cornouaille. Son avenir de commis de cuisine semble tout tracé mais cela n’est guère enthousiasmant pour notre jeune héros. Heureusement la mer est là, immense, et Jim peut rêver à de grandes aventures devant ces vastes horizons.
Le temps pourrait continuer à s’écouler tristement mais un jour débarque à l'auberge un vieux loup de mer nommé Bones, un gigantesque morse dont l’une des défenses est cassée. Toujours assoiffé de rhum, l’autoproclamé capitaine Bones se révèle un conteur passionnant pour Jim et les clients de l’auberge. L’auditoire est captivé par le vieux bourlingueur qui n’est pas avare d’histoires rocambolesques, pour peu que l’alcool coule à flot ! Mais Bones se révèle aussi tourmenté, terriblement inquiet de l’arrivée possible de personnages peu recommandables qui en voudraient aux petits secrets de son coffre de marin. Jim devient ainsi sa vigie dûment rétribuée pour surveiller les approches de son nouveau mouillage…
La suite, nous la connaissons : les gibiers de potence finissent par débarquer dans l’auberge et amènent avec eux violence et meurtre. Les grands bouleversements tant désirés par Jim arrivent violemment dans sa vie. L’aventure pointe enfin le bout de son nez, le carcan de l’auberge familiale s’éloigne et la vaste mer s’offre à ses rêves les plus fous. En effet, le coffre de Bones contient le testament du pirate Flint qui indique la route de l’île où ce sanguinaire écumeur des mers a caché les fruits fabuleux de ses pillages. La chasse au trésor va pouvoir commencer sur un fameux vaisseau, l’Hispaniola !
Si l’adaptation de Sébastien Vastra se montre assez fidèle au récit de Stevenson elle sait s’en éloigner librement, ne serait-ce déjà que par ce choix de personnages animaliers. Par leur création, l’auteur nous montre une belle imagination et un sacré coup de crayon, même si ce parti pris est déroutant par moment. Il faut reconnaître que nos animaux-héros « collent » bien aux personnages humains que nous connaissons par cœur, ou du moins les gens de ma génération… Les gueules d’animaux imaginés par Sébastien Vastra valent bien les trognes humaines et quant à Long John Silver, je vous laisse deviner de quelle vilaine bébête il a pris l’apparence.
Le scénario donne un récit fluide mais ponctué parfois de brusques changements de rythme. La lecture en est très agréable et c’est une bonne surprise de redécouvrir cette belle histoire par le biais de la voix « off » de notre jeune héros.
Le trait, tout en finesse, et les couleurs très soignées du même Sébastien Vastra savent créer des atmosphères fort différentes mais qui « font mouche » à chaque fois, les cases regorgent de détails, tout est fignolé, mitonné aux petits oignons pour notre plus grand plaisir. Le sens du mouvement est excellent et les scènes d’action sont très réussies. Et quant aux gueules des bestiaux, les expressions y sont aussi lisibles que sur des visages humains. Bref une belle virtuosité dans ce dessin-là !
Disons-le haut et fort : Sébastien Vastra assure avec brio tant le scénario que le dessin de cette très originale adaptation de l’Ile au trésor qui devrait séduire aussi bien les jeunes lecteurs que les bédéphiles avertis. L’auteur nous montre beaucoup de talent et de maîtrise et si le deuxième tome est au niveau du premier nous serons nombreux à rester dans son sillage pour poursuivre la saga de Jim Hawkins, malgré tous les forbans de l’océan.
Voilà, plus de vaines paroles ! Matelots hissez la grand’ voile ! Monsieur Silver mettez en perce un tonneau de rhum ! A nous l’île au trésor !