| Rédacteur : Philippe Cirta |
« Les mille et autres nuits » : voici donc le nouveau conte fantastique que nous ont concocté Stephen Desberg au scénario et Henri Reculé au dessin, les deux compères de séries bien connues (Cassio, Les Immortels, Empire USA, le dernier livre de la jungle…). Pour être complet, précisons que c’est Le Lombard qui édite cette saga prévue en trois tomes dont le premier est colorisé par Kattrin.
Ce premier tome, intitulé « Jaisalmer », nous immerge immédiatement dans une ambiance fantastique et orientale, faite de magie, de mystères et de lascivité.
Il y a bien longtemps, en Arabie, un griffon (créature hybride d’aigle et de lion) tomba follement amoureux d’une jeune femme d’une beauté sublime. Il l’enleva donc mais la belle refusant ses avances, il la tua dans un accès de rage. Fou de tristesse et de colère, obsédé par son amour perdu, le griffon consulte un djinn maudit pour être délivré de sa passion. Le « diagnostic » du djinn est sans appel : seule une autre passion pourrait apaiser le griffon tourmenté ! Pour cela le djinn conçoit par magie un collier formé de trois joyaux représentant les trois qualités que devrait avoir la femme, qualités que je vous laisse bien sûr découvrir par vous-même…
Le djinn remet le collier au griffon en lui précisant qu’en le posant sur le cou de n’importe quelle femme, il en ferait la plus merveilleuse de toutes. Ainsi fut fait par le griffon qui « créa » une femme d’une beauté absolue qui lui fit aussitôt oublier celle qu’il avait perdue. Se vouant entièrement à sa nouvelle passion ce griffon-là devint le plus heureux des griffons, pour une nuit.
En effet, les choses ne se passèrent pas comme prévu pour le griffon… et le collier disparut.
Bien plus tard, un marchand de Damas, bien décidé à s’emparer du fameux collier, réunit cinq personnages hors du commun pour l’aider dans sa recherche, et notamment Jaisalmer, un magicien qui nous fait plus que penser à Aladdin puisqu'il tire son pouvoir d’une lampe que nous qualifierons de merveilleuse. Jaisalmer, qui est en quelque sorte le héros de l’album, vit une étrange passion avec le génie de sa lampe qui n’est autre qu’une superbe jeune femme d’une efficacité redoutable en magie mais aussi d’une jalousie féroce !
Outre Jaisalmer et Al Dzaïr, un guide brutal et autoritaire, le petit groupe d’aventuriers est formé de quelques gloires déchues : Ali Baba, devenu voleur de petite envergure, Shéhérazade, balafrée et répudiée, et également Sinbad le marin, solitaire et nostalgique lui aussi d’un amour perdu. Le marchand damasquin a bien sûr prévu une récompense pour les chercheurs de trésors : en cas de réussite, chacun d’eux aura droit à une nuit de rêve et si un seul en revient, les cinq nuits seront pour lui… À peine lancés sur la trace du collier, nos aventuriers vont se trouver confrontés à une créature maléfique et féroce qui a le même but qu’eux et qui semble avoir toujours un coup d’avance. La course-poursuite s’engage…
Comment l’association de personnalités si fortes, motivées de telle façon, pourra-t-elle former un groupe cohérent et efficace ? Belle trouvaille Monsieur Desberg !
Le scénario mélange savamment aventure et magie, un zeste de romantisme aussi, dans une ambiance totalement fantastique. Nous sommes plongés dans les mystères de l’Orient et partageons les aventures de cette « ligue de personnages extraordinaires » à travers les villes et déserts d’Arabie. L’histoire est bien rythmée, les sorts succèdent aux sortilèges, les personnages apparaissent et se dévoilent peu à peu, révélant leurs orgueil et leurs succès, parfois passés, mais aussi leurs échecs, leur amertume aussi. Tout cela est bien ciselé, rondement mené et diablement efficace.
Le dessin d’Henri Reculé est fluide, précis et fin. Son trait épuré crée avec maîtrise les divers personnages du récit et anime parfaitement le scénario. De nombreuses grandes cases nous sont offertes et ces plans larges nous livrent avec bonheur paysages, personnages et action. Les couleurs sont bien adaptées à l’ambiance orientale du récit. Les dessins de femmes dégagent beaucoup de sensualité et même un soupçon d’érotisme !
Bref, scénario et dessin sont en parfaite harmonie pour nous livrer un conte presque « des mille et une nuits », plus noir et sensuel, très agréable à découvrir et à savourer. Il faut dire que Desberg et Reculé se connaissent bien, et leur duo fonctionne ici à merveille. Bien que peu inspiré par la couverture pourtant belle de l’album, je suis vite tombé sous le charme de ses sorcières et princesses. Laissez-vous séduire à votre tour et attendons ensemble le deuxième tome intitulé « Shéhérazade ». Quel beau programme…
Ce premier tome, intitulé « Jaisalmer », nous immerge immédiatement dans une ambiance fantastique et orientale, faite de magie, de mystères et de lascivité.
Il y a bien longtemps, en Arabie, un griffon (créature hybride d’aigle et de lion) tomba follement amoureux d’une jeune femme d’une beauté sublime. Il l’enleva donc mais la belle refusant ses avances, il la tua dans un accès de rage. Fou de tristesse et de colère, obsédé par son amour perdu, le griffon consulte un djinn maudit pour être délivré de sa passion. Le « diagnostic » du djinn est sans appel : seule une autre passion pourrait apaiser le griffon tourmenté ! Pour cela le djinn conçoit par magie un collier formé de trois joyaux représentant les trois qualités que devrait avoir la femme, qualités que je vous laisse bien sûr découvrir par vous-même…
Le djinn remet le collier au griffon en lui précisant qu’en le posant sur le cou de n’importe quelle femme, il en ferait la plus merveilleuse de toutes. Ainsi fut fait par le griffon qui « créa » une femme d’une beauté absolue qui lui fit aussitôt oublier celle qu’il avait perdue. Se vouant entièrement à sa nouvelle passion ce griffon-là devint le plus heureux des griffons, pour une nuit.
En effet, les choses ne se passèrent pas comme prévu pour le griffon… et le collier disparut.
Bien plus tard, un marchand de Damas, bien décidé à s’emparer du fameux collier, réunit cinq personnages hors du commun pour l’aider dans sa recherche, et notamment Jaisalmer, un magicien qui nous fait plus que penser à Aladdin puisqu'il tire son pouvoir d’une lampe que nous qualifierons de merveilleuse. Jaisalmer, qui est en quelque sorte le héros de l’album, vit une étrange passion avec le génie de sa lampe qui n’est autre qu’une superbe jeune femme d’une efficacité redoutable en magie mais aussi d’une jalousie féroce !
Outre Jaisalmer et Al Dzaïr, un guide brutal et autoritaire, le petit groupe d’aventuriers est formé de quelques gloires déchues : Ali Baba, devenu voleur de petite envergure, Shéhérazade, balafrée et répudiée, et également Sinbad le marin, solitaire et nostalgique lui aussi d’un amour perdu. Le marchand damasquin a bien sûr prévu une récompense pour les chercheurs de trésors : en cas de réussite, chacun d’eux aura droit à une nuit de rêve et si un seul en revient, les cinq nuits seront pour lui… À peine lancés sur la trace du collier, nos aventuriers vont se trouver confrontés à une créature maléfique et féroce qui a le même but qu’eux et qui semble avoir toujours un coup d’avance. La course-poursuite s’engage…
Comment l’association de personnalités si fortes, motivées de telle façon, pourra-t-elle former un groupe cohérent et efficace ? Belle trouvaille Monsieur Desberg !
Le scénario mélange savamment aventure et magie, un zeste de romantisme aussi, dans une ambiance totalement fantastique. Nous sommes plongés dans les mystères de l’Orient et partageons les aventures de cette « ligue de personnages extraordinaires » à travers les villes et déserts d’Arabie. L’histoire est bien rythmée, les sorts succèdent aux sortilèges, les personnages apparaissent et se dévoilent peu à peu, révélant leurs orgueil et leurs succès, parfois passés, mais aussi leurs échecs, leur amertume aussi. Tout cela est bien ciselé, rondement mené et diablement efficace.
Le dessin d’Henri Reculé est fluide, précis et fin. Son trait épuré crée avec maîtrise les divers personnages du récit et anime parfaitement le scénario. De nombreuses grandes cases nous sont offertes et ces plans larges nous livrent avec bonheur paysages, personnages et action. Les couleurs sont bien adaptées à l’ambiance orientale du récit. Les dessins de femmes dégagent beaucoup de sensualité et même un soupçon d’érotisme !
Bref, scénario et dessin sont en parfaite harmonie pour nous livrer un conte presque « des mille et une nuits », plus noir et sensuel, très agréable à découvrir et à savourer. Il faut dire que Desberg et Reculé se connaissent bien, et leur duo fonctionne ici à merveille. Bien que peu inspiré par la couverture pourtant belle de l’album, je suis vite tombé sous le charme de ses sorcières et princesses. Laissez-vous séduire à votre tour et attendons ensemble le deuxième tome intitulé « Shéhérazade ». Quel beau programme…