| Rédacteur : Philippe Cirta |
Quel bonheur de retrouver François Dermaut, le dessinateur de « Souvenirs de Toussaint », des fameux « Chemins de Malefosse » et de « Malefosse » notamment, qui nous propose une histoire un tantinet immorale, celle de Rosa.
Rosa est la tenancière d’un bistrot de village dans la Normandie du début du vingtième siècle, semble-t-il.
Lorsque elle avait seize ans, Rosa a été mariée par ses parents à un « bon parti », Mathieu, de quinze ans son aîné et alcoolique avéré. Après quelques difficultés initiales, réglées non sans « heurts » entre les nouveaux époux, le couple a trouvé son régime de croisière et le temps s’est écoulé, non sans problème puisque la ferme de Mathieu a été saisie et qu’il en est devenu simple locataire puis tenancier de bistrot. La tuberculose l’ayant touché sur ses vieux jours c’est Rosa qui s’occupe donc du bistrot et qui prodigue ses soins attentifs à Mathieu.
Mais le couple n’a guère d’argent et il en faudrait pourtant pour faire soigner Mathieu dans un sanatorium.
Un soir au bistrot certains des hommes du village, tout à leur bêtise et leur forfanterie, se lancent un singulier défi, celui d’être reconnu l’homme le plus viril du village. Rien de moins ! Les rodomontades vont bon train et les premiers paris sont faits, suivis déraisonnablement par d’autres les jours d’après. La « cagnotte » augmente et Rosa finit par y voir l’opportunité de gagner quelque argent en se proposant d’être le juge impartial du défi ! Contre un tiers du montant des paris, Rosa, femme pourtant « rangée » et épouse fidèle, s’engage à coucher avec les parieurs pour apprécier leurs performances au lit et désigner le plus viril parmi eux.
Sa proposition motive de nouveaux parieurs, certains quasi-amoureux d’elle et d’autres plus motivés par l’appât du gain ou l’occasion de prouver leur toute puissance, physique ou même politique… Car la volonté de pouvoir peut certainement prendre des chemins inattendus.
Les commères du village et les âmes bien pensantes sont bien sûr scandalisées par le pari et quelques moments désagréables sont réservés à Rosa. Les parieurs présentent beaucoup de différences entre eux, certains sont plaisants aux yeux de Rosa et d’autres lui font carrément horreur, mais il lui faudra bien aller au bout de son engagement et celui lui réservera quelques surprises.
Rosa, personnage tout en simplicité qui semblait subir sa vie, se trouve confrontée à une situation bien particulière qui va révéler son courage et sa ténacité. Car Rosa est en fait une femme forte, en plus d’être belle et intelligente. D’une certaine façon elle en arrive à diriger la vie des hommes de son village, à « tirer les ficelles » et à faire apparaître les personnalités de chacun, des plus simples et timides aux plus puissants et arrogants.
Disons-le tout net l’histoire de Rosa est une belle réussite.
Le scénario de François Dermaut, d’après une histoire de Bernard Olivier, est mené de main de maître. Le récit est pour ainsi dire « fluide », sans creux ou temps mort, il est touchant, mais il ne manque pas de saveur et nous réserve même quelques moments truculents.
Le trait si particulier de François Dermaut, tout en finesse, est toujours un régal. Magnifié par les couleurs directes, il illustre à merveille le récit, nous brosse décors et personnages avec sensibilité et précision et crée une ambiance collant parfaitement à l’histoire.
Vous comprendrez que j’ai été emballé par l’histoire de Rosa qui marque le grand retour de François Dermaut, parue chez Glénat. Nous sommes déjà nombreux à attendre le deuxième tome qui clôturera cet épisode si particulier de la vie de Rosa.
Rosa est la tenancière d’un bistrot de village dans la Normandie du début du vingtième siècle, semble-t-il.
Lorsque elle avait seize ans, Rosa a été mariée par ses parents à un « bon parti », Mathieu, de quinze ans son aîné et alcoolique avéré. Après quelques difficultés initiales, réglées non sans « heurts » entre les nouveaux époux, le couple a trouvé son régime de croisière et le temps s’est écoulé, non sans problème puisque la ferme de Mathieu a été saisie et qu’il en est devenu simple locataire puis tenancier de bistrot. La tuberculose l’ayant touché sur ses vieux jours c’est Rosa qui s’occupe donc du bistrot et qui prodigue ses soins attentifs à Mathieu.
Mais le couple n’a guère d’argent et il en faudrait pourtant pour faire soigner Mathieu dans un sanatorium.
Un soir au bistrot certains des hommes du village, tout à leur bêtise et leur forfanterie, se lancent un singulier défi, celui d’être reconnu l’homme le plus viril du village. Rien de moins ! Les rodomontades vont bon train et les premiers paris sont faits, suivis déraisonnablement par d’autres les jours d’après. La « cagnotte » augmente et Rosa finit par y voir l’opportunité de gagner quelque argent en se proposant d’être le juge impartial du défi ! Contre un tiers du montant des paris, Rosa, femme pourtant « rangée » et épouse fidèle, s’engage à coucher avec les parieurs pour apprécier leurs performances au lit et désigner le plus viril parmi eux.
Sa proposition motive de nouveaux parieurs, certains quasi-amoureux d’elle et d’autres plus motivés par l’appât du gain ou l’occasion de prouver leur toute puissance, physique ou même politique… Car la volonté de pouvoir peut certainement prendre des chemins inattendus.
Les commères du village et les âmes bien pensantes sont bien sûr scandalisées par le pari et quelques moments désagréables sont réservés à Rosa. Les parieurs présentent beaucoup de différences entre eux, certains sont plaisants aux yeux de Rosa et d’autres lui font carrément horreur, mais il lui faudra bien aller au bout de son engagement et celui lui réservera quelques surprises.
Rosa, personnage tout en simplicité qui semblait subir sa vie, se trouve confrontée à une situation bien particulière qui va révéler son courage et sa ténacité. Car Rosa est en fait une femme forte, en plus d’être belle et intelligente. D’une certaine façon elle en arrive à diriger la vie des hommes de son village, à « tirer les ficelles » et à faire apparaître les personnalités de chacun, des plus simples et timides aux plus puissants et arrogants.
Disons-le tout net l’histoire de Rosa est une belle réussite.
Le scénario de François Dermaut, d’après une histoire de Bernard Olivier, est mené de main de maître. Le récit est pour ainsi dire « fluide », sans creux ou temps mort, il est touchant, mais il ne manque pas de saveur et nous réserve même quelques moments truculents.
Le trait si particulier de François Dermaut, tout en finesse, est toujours un régal. Magnifié par les couleurs directes, il illustre à merveille le récit, nous brosse décors et personnages avec sensibilité et précision et crée une ambiance collant parfaitement à l’histoire.
Vous comprendrez que j’ai été emballé par l’histoire de Rosa qui marque le grand retour de François Dermaut, parue chez Glénat. Nous sommes déjà nombreux à attendre le deuxième tome qui clôturera cet épisode si particulier de la vie de Rosa.